J’ai eu à témoigner dans un litige juridique et j’avoue avoir tout fait pour me défiler. Peut-être êtes-vous fait d’une autre pâte et vous rêvez d’être interpellé comme jury à un procès? Personnellement, l’expérience m’a fait réaliser tout le poids de mes paroles. On m’a interrogé sous serment. Bien sûr, j’avais pu bénéficier de judicieux conseils d’avocats habitués à ces interrogatoires. Ils avaient beau me dire que tout allait bien se passer, que j’avais le droit de dire que je ne me souvenais pas de tel fait ou de tel autre si c’était le cas, j’avais une barre de fer dans l’estomac avant, pendant et même un peu après la séance qui a duré une journée entière.
Et ma vie n’était pas en danger. Celle de personne d’autre non plus. C’était une poursuite au civil pour un problème environnemental. J’imagine ce que ça peut susciter d’angoisse quand il s’agit de témoigner pour une question de vie ou de mort. Quand j’y repense, je réalise que l’enjeu en était un d’amour propre, de demeurer crédible et de ne pas perdre la face. Dire la vérité ne devrait pourtant pas être si difficile. Témoigner non plus. Mais il arrive que certaines vérités suscitent des réactions négatives et que l’on s’en prenne au messager autant qu’au message lui-même s'il ne fait pas notre affaire.
C’est l’expérience de Jonas dans la première lecture de ce dimanche et celle de la plupart des prophètes. C’est aussi celle des apôtres et du Christ lui-même. C’est sans doute l’expérience que tôt ou tard nous sommes aussi appelés à faire si nous voulons vraiment suivre Jésus jusqu’au bout. C’est avec cette liberté de parole que l’Esprit-Saint veut répandre la Bonne nouvelle dans notre monde. Se taire n’est pas une option.
Mc 1, 14-20
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