Il y a une différence entre l’orgueil et la fierté. Elle est subtile, mais bien réelle. L’orgueil est un sentiment de supériorité qui nous referme sur nous-mêmes et qui nous rend insensibles aux autres. C’est un mal qui nous empêche d’accueillir tout ce qui peut nous faire grandir et qui est le moteur de bien d’autres maux. L’orgueil nous paralyse quand nous savons que nous nous sommes trompés et que nous devons demander pardon. L’orgueil nous incite à mentir pour ne pas perdre la face quand nos erreurs sont dévoilées. L’orgueil nous empêche de reconnaître tout ce que les autres nous apportent pour être ce que nous sommes, pour accomplir ce que nous faisons. L’orgueil nous rend suffisants, méprisants, intransigeants et arrogants.
Jésus dénonce l’orgueil, la suffisance, la prétention comme des attitudes incompatibles avec le Royaume des cieux. Il appelle sans cesse ses disciples au service, à l’humilité, à la générosité, à l’empressement auprès des plus petits. Dans l’évangile de ce dimanche, il nous invite aussi à la fierté: « Vous êtes la lumière du monde et le sel de la terre. » Soyons fiers de cet héritage extraordinaire qu’est la foi. Ne méprisons pas ce cadeau immense que le Seigneur nous a transmis gratuitement à travers son Église. La fierté n’est pas un sentiment de supériorité. Elle est liée à la conscience que nous avons de ce que nous sommes : des fils et des filles de Dieu qui nous a tant aimés, à qui il a tout donné, non pas pour nous-mêmes mais pour le monde.
Nous sommes la lumière du monde si nous assumons ce don. Nous pouvons chasser les ténèbres de l’injustice et du mensonge si nous témoignons de ce que Dieu fait de beau et de bon chaque jour dans nos vies. Nous pouvons être le sel de la terre, qui donne du goût à ce qui est si fade dans la vie de nos frères et de nos sœurs. Nous pouvons vivre de la vie de Jésus-Christ sans complexe. Ni de supériorité. Ni d’infériorité.
Mt 5, 13-16
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