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Du pain pour la route

Mes parents n’étaient pas riches. Mon père faisait un jardin de la grandeur d’un terrain de football chaque printemps et m’y envoyait désherber plus souvent qu’à mon tour. C’était un homme exigeant qui ne tolérait pas que nous laissions de la nourriture dans nos assiettes. J’ai compris que c’était sa façon de témoigner son respect pour les plats que maman nous préparait. Il savait qu’avec le peu dont elle disposait, elle arrivait à faire des miracles à chaque repas. Aujourd’hui encore, je dois surveiller ce que je mets dans mon assiette pour ne pas abuser car je suis toujours incapable de ne pas tout manger. J’avoue que lorsque mes enfants lèvent le nez sur un plat, ça m’atteint. Je comprends plutôt mal que l’on gaspille de la nourriture quand d‘autres crèvent littéralement de faim. Je ne comprends pas vraiment non plus les troubles alimentaires qui sont de plus en plus fréquents dans nos sociétés occidentales.


Manger n’est pas un acte banal. C’est un acte essentiel à notre survie. Quand les Hébreux fuient l’Égypte où ils avaient une vie infernale, ils se retrouvent au désert, affamés et assoiffés. Et Dieu pourvoit pour eux une nourriture et de l’eau pour qu’ils puissent se rendre en Terre promise. Nous sommes nous aussi invités à quitter nos esclavages et à nous rendre en Terre promise en traversant les déserts qui se dressent dans nos vies. Sans le Pain du ciel, cette traversée est impossible. Pour ne pas mourir de faim, nous risquons fort de retourner à nos esclavages, à nos routines exténuantes qui ne nous mènent nulle part.


Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien, Seigneur. Donne-nous une nourriture qui nous permet de traverser tous les déserts qui se présentent sur le chemin qui nous mène jusqu’à toi. En cette fête du Corps et du Sang de Jésus-Christ, le libérateur de tout esclavage, ne boudons pas la nourriture qu’Il nous offre. Ce pain et ce vin partagés sont la source et le sommet de la vie chrétienne. Jn 6, 51-58




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