Voyons-nous tous la même réalité? Quelle est la lumière grâce à laquelle nous pouvons bien voir les choses en profondeur? Quand nous contemplons notre monde, on pourrait croire qu'une bonne partie de la planète semble avoir les yeux complètement fermés sur la souffrance de l'autre moitié. Nos lampes se seraient-elles éteintes? Aurions-nous pensé que les remplir d'huile une seule fois suffirait pour qu'elles éclairent toute notre vie?
La foi est un éclairage déterminant sur la réalité. Elle nous donne la perspective de Dieu sur ce qui nous advient et nous permet de lire chaque événement, chaque rencontre, comme une marque d'amour de Dieu pour les fils et les filles que nous sommes. Plus encore, la foi nous donne accès au mystère de l'autre, de celui et de celle qui est tout près, qui nous dérange dans sa différence.
C’est ce qui m’interpelle dans l’évangile de ce dimanche. Il y a un événement annoncé : un mariage pour lequel des vierges se préparent fort différemment. De toute évidence, elles n’y accordent pas la même importance. La parabole évoque sans doute un autre mariage, celui que le Christ veut faire avec une épouse qu’il chérit au point de donner sa vie pour elle. Toutes ces vierges sont manifestement invitées à ce mariage, mais seulement la moitié d’entre elles y auront accès. Peut-être les aurait-on laissé entrer qu’elles auraient tout raté quand même tellement elles semblent peu préparées et distraites ou préoccupées par tout autre chose que par l’événement lui-même.
Ne nous arrive-t-il pas de vivre notre foi de façon aussi distraite? Reportant à demain l’entretien de nos rapports avec Dieu? Ne lui consacrant que les petits restes de temps de nos agendas surchargés? Ne considérant sa Parole que lorsqu’elle nous conforte dans ce que nous pensions déjà? Gardons la lampe de notre foi bien allumée, le visage ainsi bien éclairé, pour que jamais le Christ puisse nous dire « Je ne te connais pas. » .
Mt 26, 1-13
