S'ouvrir aux plans divins

Noël approche.  C’est le dernier droit.  Pour certains c’est la hâte de prendre quelques jours de congé au terme d’une année de travail surchargée.  Pour d’autres, c’est plus compliqué.  On va dans ta famille ou dans la mienne?  On traîne de force Jean-Sébastien qui vient de fêter ses dix-huit ans et qui a sa nouvelle petite amie ou on y va seuls?  On fait un cadeau à Clément, notre filleul qui vient aussi d’atteindre la majorité, ou on cesse de lui en faire?  On va à la messe de 19 h ou à celle de 21 h ou on n’y va juste pas?  Et pour les pauvres de la rue, on fait quoi?  Tant de décisions à prendre!  Tant de choses à planifier!

Joseph, le charpentier de Nazareth, menait une vie simple.  Il avait rencontré Marie avec qui il avait convenu d’un plan de vie discrète dans lequel Noël ne figurait certainement pas au programme.  Peut-être quelques charpentes à terminer et à livrer, mais pas d’enfant et pas la paternité du messie.  Il me semble qu’on passe un peu rapidement sur ce drame dans les évangiles.  On comprend bien que, pour Marie, sa vie bascule d’un coup sec.  Mais pour Joseph aussi.  Marie avait au moins la certitude d’être enceinte, de sentir l’enfant au fond de ses entrailles.  Pour Joseph, un ange dans un songe.  Juste un rêve pour le guider dans une décision qui ne peut lui attirer que des problèmes.

Ce qui me frappe dans ce récit, c’est l’ouverture de Joseph à la volonté de Dieu, l’humilité avec laquelle il accueille un projet qui n’est pas le sien et qui bouleverse d’emblée complètement sa vie.  Je me sens bien petit devant le plan de salut de Dieu pour l’humanité, si petit pour entendre ses appels, si peu courageux pour y répondre.  C’est ce même Joseph qui a appris à Jésus que Dieu ne déçoit jamais et qui lui a permis d’entrer dans sa propre mission, appuyé solidement sur cette espérance.  Inspire-nous cette confiance en Dieu, Joseph, pour que l’œuvre grandiose de salut du monde trouve encore aujourd’hui des hommes et des femmes pour y collaborer. Mt 1, 18-24