Prophète de malheurs?

Les gens aiment les concours, la compétition, l’émulation qui pousse à se dépasser.  Cela s’avère dans bien des domaines.  Les compétitions sportives en premier lieu évidemment avec leurs adeptes qui sont prêts à hypothéquer leur maison pour assister à un match de grande finale.  Mais aussi dans les arts : concours de chants, d’humour, de danse, etc.  Quand on ajoute à cela quelques juges, on a habituellement un bon show de télé.  Et quand il y a en plus un juge plus sévère que les autres, plus impitoyable, c’est quasi l’addiction.  On aime détester ces juges intransigeants qui osent dire sans complaisance la vérité.

Au fond de nous, on sait bien que telle chanteuse n’était pas vraiment juste, mais on lui aurait pardonné parce qu’elle était si mignonne et qu’elle venait de notre village natal.  La vérité nous dérange parfois parce qu’elle nous invite à nous dépasser.  Nos vrais amis ne sont-ils pas ceux qui sont les plus francs avec nous?  Quelle est la valeur des compliments de ceux qui nous flattent continuellement?

Les textes de ce dimanche peuvent paraître durs à première vue.  C’est de la valeur de la vérité dont ils parlent.  De la vérité qui libère, qui fait grandir mais qui a aussi un prix.  Porter cette vérité, la défendre, c’est parfois s’exposer à la haine de ceux et de celles qui ne veulent pas l’entendre et qui n’ont pas le courage de se remettre en question.  Notre baptême a fait de nous des prophètes qui portons au monde un message qui n’est pas toujours populaire mais qui libère.  Puisse l’Esprit-Saint nous donner chaque jour la force d’être fidèle à la mission qui nous est confiée. Lc 12, 49-53