Au magnifique psaume 41, on rencontre un verset qui évoque le scandale de la souffrance. « Outragé par mes adversaires, je suis meurtri jusqu’aux os, moi qui chaque jour entends dire : Où est-il ton Dieu? » J’ai eu plusieurs échanges avec des personnes qui se disent athées dont l’argument principal est ce qu’ils perçoivent comme l’absence de Dieu ou son indifférence totale face à la souffrance. Comment celui qui se présente comme étant à la fois tout-puissant et amour, voir la bonté-même, peut-il permettre que des enfants meurent de faim, que des catastrophes naturelles détruisent des villes entières, que des innocents soient battus impunément? Si Dieu existe, se disent-ils, ou bien il n’est pas si puissant ou bien il serait totalement insensible à nos misères.
D’un autre côté, de tout temps, nous avons des témoignages crédibles de personnes qui ont fait appel à la puissance et à l’amour de Dieu dans des temps d’épreuves et qui ont senti fortement son intervention. L’enjeu ici est la foi. Ce prisme à travers lequel nous pouvons voir Dieu agir. Je me souviens de mes premiers cours de biologie lorsque mon enseignante, d’une patience d’ange, nous apprenait à utiliser les microscopes. J’avais beau ajuster toutes les vis, je n’arrivais pas à voir les fameuses cellules de peau d’oignons placée sur ma lamelle, jusqu’à ce qu’elle vienne m’aider à trouver le bon foyer et que je vois apparaître, comme dans un kaléidoscope, les centaines de petites alvéoles dans la lunette.
Peut-être que notre époque a besoin qu’on ajuste quelques vis de nos microscopes. N’est-ce pas notre rôle, comme témoins vivants de la grâce divine, d’aider nos frères et sœurs à déceler où est Dieu dans les temps plus difficiles? Et la croix du Christ est sans doute le lieu où notre regard doit se porter en premier pour contempler à quel point Dieu a épousé toutes nos souffrances et jusqu’où il est prêt à aller pour nous en tirer.
Lc 18, 1-8
