L’enfer est pavé de bonnes intentions, paraît-il. Si la maxime s’avère, c’est que distinguer le bien du mal ne serait peut-être pas une opération si aisée, considérant qu’en enfer, personne n’a probablement l’intention d’y aller. Il est donc possible, en pensant bien faire, de commettre le mal, de se tromper moralement. Il n’y a pas si longtemps, nous nous entendions généralement sur ce qui était bien ou mal. Il y avait un consensus assez large et des repères assez clairs pour discerner, une espèce de conscience commune. Mais la plupart de ces repères sont aujourd’hui devenus plus flous et chacun finit plus ou moins par se faire sa propre morale, justifiant ses actions et ses omissions comme il l’entend et surtout pas comme on les lui dicte. Pourtant, nous constatons tous que le mal n’est pas disparu pour autant dans notre monde. Difficile de ne pas admettre que le meurtre soit mauvais en soi. Idem pour les abus de toutes sortes, pour le vol, pour le mensonge.
Il ne suffit pas de savoir qu’une action est mauvaise pour ne pas la commettre. Il suffit parfois de se retrouver dans une situation difficile pour perdre son sens moral. Le mal existe dans le monde, mais aussi en chacun de nous. Même les plus grands saints sont les premiers à le reconnaître. Si l’Esprit-Saint nous inspire le bien à accomplir, n’y a-t-il pas un esprit du mal qui nous pousse aussi à agir dans le seul but de se satisfaire dans l’immédiat? Le mal nous est toujours présenté comme un bien. Toute tentation, qu’il s’agisse de vider un sac de chips en fin de soirée ou de déclencher une guerre, est un mensonge qui nous cache les conséquences néfastes pour les autres et pour nous-mêmes de ce que nous nous apprêtons à commettre. Alors comment briser cette chaîne du mal? Comment résister à ces tentations?
Jésus nous donne une arme très efficace : la Parole de Dieu. Une Parole qui change notre perspective radicalement et qui nous dit toute la vérité sur les conséquences de nos gestes. Une Parole qui nous rend libres face au tentateur, qui nous permet de lui résister, de lui répondre que la nourriture ne suffit pas pour satisfaire toutes les faims; que la gloire qui vient des hommes est éphémère et ne peut remplir notre besoin d’être aimé avec nos faiblesses que Dieu seul peut combler; que le pouvoir n’est donné que pour servir nos frères et nos soeurs et non pas pour les dominer. Le Carême est un temps privilégié que l’Église nous offre pour acquérir cette liberté des enfants de Dieu. À nous d'en profiter! Lc 4, 1-13
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