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Le salut pour tous

Le traitement discriminatoire des personnes ne date pas d'hier. Les humains composent assez mal avec la différence depuis la nuit des temps. On craint ce qu'on ne comprend pas. Et l'étranger est rempli de mystères. Il est souvent imprévisible, indécodable, ce qui le rend d'emblée suspect . Et pourtant, il ne faut pas remonter bien loin dans notre généalogie pour découvrir que nous sommes tous plus ou moins les étrangers de quelqu'un.


Dieu a enseigné petit à petit à son peuple la valeur de l'étranger en lui apprenant que, sans rejeter la richesse des révélations qu'il a reçues, sans renier ses lois et ses traditions, il ne pouvait nourrir aucune haine ni aversion envers personne. Pour cela, le peuple hébreux a dû expérimenter de se retrouver lui-même en terre étrangère à différents moments de son histoire. Quand le Christ s'incarne dans l'histoire de ce peuple élu, les juifs sont étonnamment étrangers dans leur propre pays, dominés par les Romains.


Et l'attitude de Jésus détonne. Il parle aux Samaritains, mange avec les pécheurs, pardonne aux prostituées, s'assoit avec les païens et guérit même leurs proches. Quand il se révèle à Paul sur le chemin de Damas, c'est pour l'envoyer répandre partout que le salut est pour toutes les nations. L'Église est catholique, universelle. Le message qu'elle porte n'est pas réservé à une caste supérieure, mais il s'adresse à quiconque a soif d'amour, de paix, de vérité, de justice. C'est vrai que ce salut est précieux, qu'il a une valeur inestimable, qu'il devrait être mérité aux yeux de plusieurs, mais il est déjà acquis par la mort et la résurrection de Jésus-Christ pour celui et celle qui le désire vraiment, qui le demande. C'est un trésor grandiose et fragile à la fois, qui ne se conserve bien que lorsqu'il est partagé. Mt 15, 21-28.


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