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L'eucharistie ou se nourrir de Dieu

On devient un peu ce que l’on mange.  Et il semble que la nourriture soit devenue un centre d’intérêt de plus en plus populaire de nos jours.  À preuve, la quantité d’émissions télévisées qui traitent de cuisine.  Est-ce un effet de la pandémie qui nous aurait rendus plus casaniers?  L’avenir le dira.  Mais, chose certaine, en quelques années à peine, notre alimentation a subi une transformation impressionnante.  Évoquons seulement les préoccupations environnementales qui ont introduit une véritable morale de l’alimentation.  Manger, c’est aussi beaucoup plus qu’ingurgiter des plats.  C’est assez souvent passer à table avec des personnes et partager non seulement un repas, mais des confidences et une certaine culture.


Le christianisme, dès ses tout débuts, s’est constitué autour du repas eucharistique.  Rompre le pain et partager la coupe sont des gestes indissociables de la vie chrétienne.  Il y a toute une théologie de ce sacrement institué par Jésus lui-même à la veille de sa passion.  À travers les 2000 ans qui nous séparent de la dernière Cène, la messe a subi tant de transformations qu’il n’est pas toujours simple de rester sensible à l’essentiel de ce signe.  Un élément me semble particulièrement précieux à préserver : la communion.  Un mot sous lequel on a longtemps désigné le geste de recevoir l’hostie à la messe mais qui indique aussi clairement que ce geste perd toute sa signification si l’assemblée que nous formons se réduit à la juxtaposition d’une somme d’individus indifférents les uns aux autres.


Si, de fait, nous devenons ce que nous mangeons, en communiant à Jésus-Christ, nous devenons de plus en plus « christs », c’est-à-dire ayant les mêmes sentiments que Lui et le même amour pour autrui.  En communiant au corps et au sang de Jésus, communions aussi au corps qui est toute l’église ici-bas sur la terre et déjà auprès du Père. Mc 14, 12-16.22-26


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