Heureux ceux qui croient sans avoir vu
- Édouard Malenfant, dir
- 24 avr.
- 2 min de lecture
Michel et moi, on n’a jamais été partisan de la même équipe. Peu importe le sport. Je ne sais plus trop lequel de nous deux a adopté cet esprit de contradiction le premier, mais c’est un fait. Ça ne nous empêche pas de regarder des matchs ensemble, bien au contraire. Mais bien souvent, j’ai l’impression qu’on regarde deux parties différentes tellement on ne voit pas la même chose. Pour lui, les arbitres penchent toujours du côté de mon équipe et j’observe systématiquement le contraire. Une même réalité, deux visions radicalement opposées.
Les savants appellent ça un biais cognitif. Notre cerveau agirait comme un filtre pour nos sens et on finirait par ne plus voir que ce que l’on souhaite voir. Avec les réseaux sociaux et leurs algorithmes, il semble que ce phénomène soit même amplifié. Pas étonnant que nous assistions à une si grande polarisation des idées. Et le phénomène ne date pas d’hier. L’évangile de ce dimanche nous trace le récit de l’apparition de Jésus à ses apôtres après la résurrection. Pour l’un d’eux, Thomas, il a beau avoir Jésus devant lui avec les signes de sa passion bien inscrits dans sa chair, sa raison ne peut admettre ce que lui indiquent ses sens. Il doit toucher pour croire. Il doit surtout être touché…
La foi donne un regard particulier sur la réalité. Pour la même situation, l’un y verra l’action manifeste de Dieu qui intervient dans son histoire et qui répond à ses prières; l’autre n’y verra qu’un curieux hasard. La foi ne s’impose pas, elle se partage comme un cadeau gratuit, mais elle a souvent besoin que d’une toute petite ouverture pour s’infiltrer dans une âme qui croyait pouvoir s’en priver. Et dès cet instant, dans cette âme, Dieu peut faire toute chose nouvelle. Jn 20, 19-31

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