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Gagner ou perdre sa vie?

« Il faut bien gagner sa vie! », entend-on parfois dans nos conversations. L’expression se présente parfois comme une excuse. Ce « il faut bien » laisse entendre qu’il s’agirait d’un mauvais sort qui se serait abattu sur la nature humaine. La vie dont il est question ici se réduit passablement à un pouvoir d’achat. Sans trop que nous nous en rendions compte, nous finissons par croire que le bonheur consiste à obtenir le plus de biens possible avec le minimum d’efforts. Même en temps de crise économique, les revenus de Loto Québec se portent d’ailleurs plutôt bien.


Mais l’évangile nous propose un tout autre chemin : perdre sa vie. Comment peut-on s’imaginer s’épanouir avec un tel moyen? D’un point de vue individuel, c’est plutôt difficile à saisir. Mais il suffit de prendre un peu de recul pour réaliser que ce qui nous donne la vie, le vrai bonheur, la joie qui dure, ce sont des personnes qui ont effectivement un peu ou beaucoup perdu la leur pour nous. Les véritables amitiés se mesurent dans l’épreuve, quand aimer l’autre fait mal à sa propre réputation. Nous sommes nés parce qu’une femme a accepté l’inconfort d’une grossesse et les douleurs d’un accouchement. Nous avons grandi parce que des parents ont cédé une part de leurs revenus pour nous nourrir, nous vêtir, nous éduquer; parce qu’ils ont résisté devant nos pleurs égoïstes qui sollicitaient ce qu’ils devaient nous refuser pour notre bien; parce qu’ils nous ont encouragés et soutenus dans les moments où nous doutions de nous-mêmes. Quelqu’un a perdu son temps, ses nuits, son argent, sa vie… et nous l’avons reçue.


Il faut être un peu naïf pour penser qu’on peut aimer sans jamais rien perdre. C’est avoir un plafond bien bas au-dessus de nos têtes que de croire que nous ne sommes lancés dans l’univers que pour gagner notre vie. La vie est déjà gagnée, c’est Dieu qui la donne et il nous invite à le suivre jusqu’au bout pour la savourer pleinement.

Mt 16, 21-27



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