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Délivre-nous du mal...

« Maître, nous sommes perdus. Cela ne te fait rien? » C’est avec ces paroles que les disciples s’adressent à Jésus qui dort au fond de la barque, en pleine tempête. N’a-t-on pas, nous aussi, le goût de lui dire la même chose? Nos aînés meurent, sans voir leurs proches, ça ne te fait rien? Des enfants se font abuser, ça ne te fait rien? Des femmes se font battre et assassiner, ça ne te fait rien? Des millions de personnes crèvent de faim, ça ne te fait rien? Pour beaucoup de personnes, la souffrance est un scandale et la mort une absurdité. Mais le plus révoltant, n’est-ce pas ce « sommeil » de Dieu, son silence? Au psaume 41, devant la souffrance du psalmiste, on lui lance : « Où est-il ton Dieu? »


Mais au psaume 120, le psalmiste clame plutôt : « Non, il ne dort pas, ne sommeille pas, le gardien d'Israël. » Qui dit vrai?


Dieu n’est pas indifférent à nos souffrances, bien au contraire. Il est venu prendre chair ici-bas et a subi cette souffrance sur la croix dans l’injustice la plus totale. Il a réellement souffert, est réellement mort, avant que son Père ne le délivre de cette souffrance et de cette mort en le ressuscitant. Dieu ne ferme pas les yeux sur nos souffrances. Jésus a passé les dernières années de sa vie à faire marcher des boiteux et des paralytiques, à guérir des lépreux, des aveugles, des sourds et des muets. Il s’est ému devant le tombeau de son ami Lazare. Mais plus profondément encore, il a guéri nos cœurs endurcis et égoïstes où est la racine des plus grandes souffrances.


Et, dans son église, qui est son corps, le Christ se fait proche aujourd’hui de toutes nos souffrances. Faire partie de ce corps, c’est participer à cette force de guérison. Aujourd’hui encore, le Christ apaise la tempête, fait taire le vent du mensonge et de la calomnie, fait cesser la pluie d’injustices et de haine, et nous permet de passer à l’autre rive sereinement. Mais c’est peut-être nous qui ne comptons plus que sur nos solutions humaines pour affronter la nature qui se déchaîne et qui n’osons plus demander de l’aide à celui à qui cette même nature obéit, parce qu’il en est le créateur. Notre Père qui es aux cieux..., délivre-nous du mal! Délivre-nous du mal et donne la paix à notre temps. Mc 4, 35-41



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