Les derniers instants de nos vies sont des moments si importants. Pour la plupart d’entre nous, nous ne disposerons plus alors de l’autonomie dont nous aurons bénéficié notre vie durant. Nous dépendrons des autres pour assurer nos soins les plus élémentaires. Nous naissons dans cet état de dépendance et nous quittons cette terre bien souvent dans un état comparable. Nous sommes à la merci de l’amour de ceux et de celles qui nous entourent. Normalement, on met tout en œuvre pour que les derniers moments de vie d’une personne soient pleins de douceur et de sens. Plusieurs peuvent témoigner qu’ils ont pu voir la personne qui va mourir sous un tout autre angle et assister à des réconciliations totalement imprévisibles. En fait, il s’agit d’une heure de vérité.
Dans le récit de la passion de Luc, on assiste à un tel événement pour trois hommes, tous trois condamnés à mort. Trois hommes avec une vie bien remplie. Et chacun d’eux se présente à ce moment ultime de sa vie avec une attitude bien différente. Deux d’entre eux ont réellement commis des crimes graves et l’un d’eux le reconnaît et entre dans la vérité de ce qu’il est vraiment : un homme qui a failli, qui s’est trompé, qui a causé du tort et qui voit très bien que le sort qui lui est réservé est la conséquence de ses gestes. L’autre demeure insensible aux conséquences de ses actes et ne cherche qu’à fuir la vérité du moment dans lequel il se trouve. Le troisième assume totalement ce moment, si injuste et si souffrant soit-il, sachant qu’il est la porte d’un moment de bonheur qui n’a pas de fin dans lequel il peut entraîner l’humanité avec lui. Et dès cet instant, il permet au crucifié repenti d’accéder pour toujours à ce lieu où l’amour est roi.
« C’est lui le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin qu’il ait en tout la primauté. », nous dit Saint Paul. Lui seul peut te dire : « aujourd’hui, sois avec moi, au paradis! » Et son règne n’aura pas de fin. Quand la croix se dresse dans nos vies, seul le Christ peut la transformer en escabeau pour le ciel si nous osons croire qu’il a ce pouvoir. Lc 23, 35-43
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