Il y a quelques jours les amateurs de séries historiques ont jubilé lorsque la quatrième série de The Crown est apparue sur Netflix. Les malheurs de la famille royale britannique ont été largement couverts par les journaux de tout acabit et font maintenant la fortune de ce réseau payant de télévision. Beaucoup ont un rapport ambigu avec la royauté. On admire le pouvoir, le charisme, la richesse et on méprise tout ce qui vient souvent avec ces privilèges : une vie exposée et scrutée à la loupe, des devoirs de maintien de posture et de participations infinies à des réceptions toutes plus lassantes les unes que les autres. La vie de château est une espèce de caricature qui a aussi parfois pour effet de nous consoler de nos propres situations moins extravagantes.
Le dernier dimanche de chaque année liturgique nous présente Jésus comme le Roi de l’univers. À première vue, on préfère voir Jésus dans un autre rôle. Associer pouvoir et religion est un cocktail plutôt explosif dans notre temps. Mais de quel pouvoir s’agit-il au juste? De quelle royauté est-il ici question?
Jésus n’est-il pas venu nous révéler notre propre pouvoir? Celui de choisir entre vivre pour soi ou pour les autres. Le pouvoir d’opter pour le bien ou pour le mal, pour ce qui conduit à la vie ou pour ce qui mène à la mort. Le pouvoir de Jésus en est un de révélation et donc de justice. En effet, Dieu a donné à son fils Jésus le pouvoir de révéler nos véritables préoccupations et d’établir un royaume de justice dans lequel le fort n’exploite plus le faible, mais pourvoit pour lui. C’est un pouvoir extraordinaire dont on doit se réjouir. En ces temps où bien des forts s’affaiblissent et doivent se faire petits, n’est-ce pas une vraie bonne nouvelle que Dieu lui-même s’identifie aux petits et promette son Royaume à quiconque aura eu souci de servir l’autre plutôt que de s'en servir pour ses propres fins.
Mt 25, 31-46
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