Un de mes oncles apporte avec lui deux bouteilles de son vin artisanal chaque fois qu’il se présente chez un membre de la famille. Assez unanimement, nous trouvons qu’il devrait peut-être se trouver un autre hobby ou en produire seulement pour sa consommation personnelle. Mais personne n’avait trouvé la façon gentille de le lui dire. Personne, sauf une nièce qui a fini par tout lui révéler de façon assez directe. Je ne sais pas s’il a eu plus de peine à réaliser que son nectar déplaisait autant ou s’il nous en voulait tous à cause de l’hypocrisie de tant de membres de sa famille. Mais le fait est qu’il a cessé depuis de nous rendre visite. Et pourtant, nous n’avions pas parlé de mesures sanitaires face à la COVID, de politique ou de religion…
Les textes de ce dimanche nous rappellent que tous ne sont pas disposés à accueillir la vérité et encore moins ceux qui sont appelés à l’annoncer. Pourquoi? Parce que la vérité met en lumière des réalités qu’on préférerait souvent laisser dans l’ombre. Le Christ et, à sa suite, plusieurs des premiers disciples ont payé de leur vie cet amour de la vérité. Il ne s’agissait pas d’une vérité que ces premiers chrétiens possédaient mais d’une vérité qui les dépassait eux-mêmes, d’une vérité qu’ils ne pouvaient taire.
Toute l’histoire du salut est profondément marquée par ces hommes et ces femmes qui ont affirmé avec courage leurs convictions et leur foi dans un monde qui leur était hostile. Même au sein de sa propre famille, il arrive que les appels de Dieu ne soient pas toujours bien accueillis. Et dans un monde qui a déjà casé la religion dans la catégorie des mythes et des superstitions, témoigner de sa foi est devenu un acte de courage. C’est Celui qui est la voie, la vérité et la vie qui nous appelle sur ce chemin parfois difficile, Lui qui nous a aimés au prix de sa propre vie. Lc 12, 49-53
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