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On mangera et il en restera

Les restaurants sont ouverts à nouveau et manquent de main d’œuvre pour répondre à la demande. Les barbecues et les fumoirs fonctionnent à plein régime sur les patios. Nous gérons tant bien que mal nos problèmes de surpoids pendant que près de 9% de la population mondiale est sous-alimentée (données de l’Unicef de 2020) et que cette proportion pourrait avoir considérablement augmenté pendant la pandémie en cours. En Asie, c’est plus de 381 millions de personnes qui ne mangent pas à leur faim. En Afrique, on parle d’au moins 250 millions, soit 19,1% de la population. Notre planète aurait-t-elle atteint sa limite?


Quelque chose doit changer. Nous le savons tous au fond de nous-mêmes. Mais quand vient le temps de poser des gestes, nous sommes emportés par la vague et l’euphorie du moment nous maintient dans nos vieilles habitudes plus ou moins égoïstes. On peine à joindre les deux bouts avec nos revenus. La vie coûte de plus en plus cher et le travail nous épuise au point de chercher à tout prix à nous récompenser en consommant toujours un peu plus et nous voilà bien englués dans ce cercle vicieux sans que nous puissions envisager le moyen de nous en sortir. Quand on regarde ce qu’on a, nous n’en avons jamais assez pour nous-mêmes. Alors, partager ce qu’on a avec d’autres qui ont encore moins, surtout s’ils sont loin, étrangers et empêtrés dans des situations politiques qui nous scandalisent, ce n’est pas si évident.


Les apôtres étaient pas mal dans cette situation quand Jésus leur demande ce qu’ils ont et qu’il envisage de nourrir 5 000 personnes avec si peu. Mais Jésus insiste et il sait très bien que ces personnes, si nombreuses soient-elles, ne seront nourries que si quelqu’un consent à partager ce qu’il possède. C’est la loi de la vie, inscrite dans la nature même : le tout est supérieur à la somme des parties. Des membres isolés sont inertes et impuissants. Dans un corps, ils peuvent bouger, étreindre, jouer. Le Seigneur nous a appris que le plus grave problème à la malnutrition dans le monde n’est pas la trop grande quantité de personnes, mais nos cœurs trop fermement repliés sur eux-mêmes. La terre nous envoie pourtant ses signaux d’alertes avec clarté. Mais devant de tels signaux, on peut avoir le réflexe de courir acheter davantage et de cumuler encore plus pour soi, croyant pouvoir ainsi échapper à des temps plus durs ou, comme le Christ nous invite à le faire, partager avec le plus grand nombre le peu que nous avons et devenir témoins du miracle que cela peut produire. Jn 6, 1-15



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