La mort, quel mystère! Nos corps s’agitent, parlent, respirent et tout d’un coup s’arrêtent et se taisent. De tout temps, on a compris que quelque chose d’invisible animait ce corps, quelque chose d’immatériel dont nous perdions la trace justement lors de ce passage. La mort surgit avec la douleur de la séparation, de l’absence pour ceux et celles qui restent. Même quand la mort semble survenir au terme d’une longue agonie, elle demeure cruelle. On a beau savoir que c’est un passage obligé pour chacun de nous, on vit de plus en plus comme si elle n’allait jamais venir en nous en distrayant de toutes les manières possibles.
La mort est pourtant au cœur du mystère de notre salut. Le Christ nous sauve précisément de la mort, de cette fin absurde. Il nous donne accès à une vie qui n’a pas de fin. Le déchirement que l’on ressent lorsque la mort nous sépare d’un ami ou d’un proche est un sentiment profondément chrétien. Il manifeste ce désir de partager avec ceux et celles que nous aimons la vie éternelle. L’évangile de ce cinquième dimanche du Carême nous présente Jésus qui pleure la mort de son ami Lazare. Le miracle qu’il accomplit est un prélude de sa propre résurrection qui sera la première d’une résurrection définitive pour tous ceux et celles qui croient en lui.
Jésus n’est pas insensible à nos souffrances et son plus grand désir est de nous en délivrer. Il sait que si les maux physiques que nos corps subissent sont douloureux, les maux de nos âmes le sont bien davantage. J’aime à penser que la vie qui nous attend est aussi inimaginable pour nous que ne l’est la vie terrestre que nous menons pour un embryon dans le ventre de sa maman. Déjà notre baptême nous a introduit dans cette vie nouvelle en nous faisant entendre à travers la paroi de notre existence la voix de notre Père qui nous attend dans le Royaume qu’il nous a promis. Jn 1, 11-45
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