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Justice divine

On a tous un dédain profond pour l’injustice. Être puni pour une faute qu’on n’a pas commise peut déclencher chez bien des gens une sérieuse colère. Être accusé erronément, se faire vandaliser ou voler un bien, se faire promettre des récompenses qui n’arrivent jamais… Autant d’occasions de réclamer justice. Et la ligne est parfois mince entre la justice que l’on réclame et la vengeance. Nous avons une conception de la justice qui se confond avec l’égalité mathématique et qui va parfois jusqu’à exiger une certaine uniformité. Notre justice se heurte aussi à la difficulté de bien juger de la réalité parce que beaucoup de choses nous échappent, surtout tout ce qui se passe dans le cœur de ceux et de celles que nous jugeons.


Depuis quelques années, on parle davantage d’équité plutôt que d’égalité. Il semble que la vraie justice exige en effet que l’on distribue les ressources non pas simplement en donnant la même chose à tout le monde, mais en tenant compte des besoins réels des personnes. Certains ont davantage besoin de soins de santé que d’autres, par exemple. Mais au-delà de la justice, il y a la générosité et l’amour; deux valeurs qui cohabitent assez mal avec les mathématiques. S’il arrive que certains de nos malheurs soient causés par des injustices, avouons que la vie serait plutôt morne si nous devions seulement nous contenter de ce qui est juste. Grâce à Dieu, des gens nous aiment et prennent soin de nous au-delà de ce qui nous est dû, par des attentions gratuites, que nous ne méritons pas toujours, et qui rendent la vie meilleure.


Le Dieu que Jésus-Christ nous révèle est justement de cette trempe. Il n’attend pas que nous soyons bons ou parfaits pour nous appeler à sa vigne. À chacun, il donne un salaire qui va bien au-delà de ce que nous pourrions exiger. En lui se confondent justice et amour, mais Dieu entre difficilement dans nos froids calculs. Mt 20, 1-16


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