Il y a quelques jours, le décès d’un chanteur a ému tout le Québec. Il avait rassemblé, très faible et atteint d’un cancer dévastateur, plus de 90 000 personnes à son dernier concert sur les Plaines d’Abraham l’été dernier. Il ne s’agit pas ici de béatifier cet artiste au talent indéniable et dont les qualités humaines ont été maintes fois soulignées à grand trait depuis son départ. Mais je me disais qu’il y avait dans cet homme quelque chose qui nous rejoint tous et toutes dans les profondeurs de notre âme : une vulnérabilité évidente jumelée à une grande bienveillance.
On célèbre ce dimanche, en cette fin d’année liturgique, le Christ-Roi de l’univers. De quelle royauté s’agit-il? Celle d’un homme battu et torturé à mort, élevé de terre, qui attire encore à lui, plus de deux millénaires plus tard, des millions de personnes. Une royauté qui rejoint la vulnérabilité de chacun de nous. À qui peut bien servir un roi qui ne connaît rien de nos souffrances et de nos faiblesses? Pourquoi donc suivrions-nous un roi qui n’a aucune compassion pour la misère humaine? Mais voilà, justement, ce roi a tout épousé de nos souffrances. Il a pris le parti des plus pauvres et des plus faibles, mangeant avec les pécheurs, soignant les malades, bravant même la loi du sabbat pour le faire.
Dans l’évangile de ce dimanche, il va plus loin encore en affirmant que quiconque prend soin des plus vulnérables sera considéré au jugement dernier comme s’il avait pris soin de Jésus lui-même. Comment peut-on prétendre suivre le Christ et demeurer confortablement indifférent à toute la misère qui nous entoure? Il est grand temps, comme nous le rappelle le pape François, que l’Église-corps-visible-du-Christ que nous formons aille à la rencontre de ce qu’il appelle lui-même « les périphéries » pour que son règne vienne vraiment. Mt 25, 31-46
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