« Marcel sera absent pour le reste de l’année. Il a été opéré d’urgence ce matin. » C’est le directeur de l’école qui est venu nous l’annoncer à la dernière pratique avant le championnat régional de volley-ball, à la fin de mon secondaire. Cette année-là, on avait tout gagné et on s’enlignait pour aller au championnat provincial. Mais d’un seul coup, plus d’entraîneur et tout s’est effondré. Nous étions les mêmes dix gars et plus rien ne fonctionnait. On a réalisé à quel point c’était lui qui faisait toute la différence. Il savait nous calmer et nous mettre en confiance et tirer le meilleur de chacun de nous.
C’est peut-être Marcel qui m’a inspiré d’accepter la direction d’une école un peu plus tard dans ma vie professionnelle. Diriger est une mission importante. C’est avant tout un service, un service qui exige beaucoup de bienveillance et d’humilité. C’est pourquoi il est si dramatique de constater que la confiance en l’autorité puisse être si facilement minée de nos jours et que nous nous retrouvions plus ou moins « comme des brebis sans berger ».
Dans notre monde qui a voulu s’affranchir de la religion, il me semble que nous avons, du même coup, passablement perdu nos repères. N’avons-nous pas besoin, de nos jours plus que jamais, d’un vrai berger qui nous guide, qui nous rassemble et nous garde en communion les uns avec les autres? Qui pourra désormais tirer le meilleur de chacun de nous sinon Jésus-Christ lui-même? Mc 6, 30-34
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