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Celui qui demeure en moi, celui-là porte beaucoup de fruit

Aux nouvelles cette semaine : «Hausse importante des ventes à la SAQ depuis le début de la pandémie.» Le fruit de la vigne et du travail des hommes et des femmes s’apprécierait davantage quand l’épreuve nous assaille. On connaît depuis Noé les effets de l’alcool sur le comportement humain. Et pourtant, Jésus lui-même a choisi le vin pour sceller avec nous la nouvelle alliance. Son premier miracle rapporté dans les évangiles est la transformation d’immenses quantités d’eau en vin. Pas facile de bien saisir le rapport exact de l’église avec l’alcool. La sobriété et la tempérance sont décrites d'une part comme des vertus à maints endroits dans la bible et, par ailleurs, la consommation du vin est explicitement recommandée par Saint Paul lui-même pour guérir et pour célébrer la gloire divine. Une fête sans vin risque fort de ne pas lever très haut. Et il n’est peut-être pas farfelu de penser que le choix du vin sur la table eucharistique fut d’abord une coupe de bénédiction, élevée au Père du ciel, celui qui donne la vie en abondance. Le Seder juif de la Pâque souligne avec une telle coupe bien pleine la joie du peuple libéré de l’esclavage et entré en Terre promise.


Mais la joie de la résurrection, comme celle de la libération, n’est possible que si nous traversons la souffrance et la mort avec celui qui les a vaincues. «Moi je suis la vigne, et vous les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.» L’image parle d’elle-même. Nous ne sommes chrétiens et chrétiennes que si nous demeurons unis au Christ. La fécondité de nos gestes ne dépend pas tant de nos efforts que de cet attachement qui nous donne pour l’autre, pour l’ennemi, pour celui qui s’égare à nos yeux et qui nous fait subir l’injustice, le regard de Jésus-Christ, rempli de miséricorde, qui croit tout, espère tout et excuse tout. Parce que la vigne fut d’abord un grain semé en terre, un grain qui devait mourir à lui-même pour donner la vie.


Un jour, nous nous délecterons au fruit merveilleux de cette vigne, dans un banquet qui en surprendra plusieurs.En espérant que l’Église puisse en temps opportun nous permettre de boire à cette coupe du salut.


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