Il y a quelques années, deux femmes sont passées chez nous pour nous annoncer la fin du monde. Elles insistaient pour nous faire réaliser à quel point le monde allait mal. Et c’était bien avant les nouvelles en continu à la télé, bien avant la pandémie, les guerres à Gaza et en Ukraine. J’imagine à quel point ces pauvres femmes doivent être encore plus terrorisées aujourd’hui avec ce qui se passe aux États-Unis… Je me souviens qu’elles étaient aussi étonnées qu’on les laisse entrer et qu’on accepte d’échanger avec elles et que nous leur témoignions de notre espérance que, dans tout ce lot de souffrances, il y avait aussi des germes de bienveillance et des signes clairs que le Christ était à l’œuvre.
Entre un optimisme naïf qui frise le déni et un fatalisme désespéré, il y a une autre lecture qui vient éclairer notre réalité et c’est l’évangile de Jésus-Christ. Le regard de la foi nous donne une tout autre perspective sur les événements. Et les textes de ce dimanche ne font pas exception. Entendre « Heureux les pauvres » dans notre monde où l’argent et la possession des biens semblent être les seules voies conduisant au bonheur nous oblige à prendre un pas de recul. Et si nous avions parié sur le mauvais cheval? Et si ce n’était pas la richesse que l’on possède, mais celle que l’on partage qui pouvait nous rendre heureux?
Je suis toujours édifié par les personnes qui, dans des épreuves importantes, des maladies graves, des difficultés financières majeures, des injustices flagrantes, trouvent le moyen de pardonner, de ne pas se plaindre, de prier, de rendre grâce pour la vie qu’elles ont vécue. Il me semble que ces personnes ont misé sur du solide, sur plus grand qu’elles-mêmes, et que dans leur vulnérabilité elles sont simplement disposées à accueillir la tendresse de Dieu, son Royaume, pour toujours. Lc 6, 17.20-26

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