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Ouvrir les portes

Bien des gens s’étonnent que les portes de la grande majorité de nos églises demeurent fermées à clé la plupart du temps. Si nous parvenons quelques heures par semaine à les ouvrir, c’est pour y célébrer quelques messes, des funérailles et des mariages, de plus en plus rarement d’ailleurs. Il n’en a pas toujours été ainsi. Les moyens d’habiter ces lieux ont diminué. Les assureurs ont exigé que tous les moyens soient pris pour qu’aucun vagabond n’y pénètre. Nos lieux de culte sont devenus des forteresses coûteuses à entretenir et à protéger, des lieux de moins en moins accessibles. Érigés autrefois avec la générosité des croyants qui peinaient souvent à joindre les deux bouts, ces édifices étaient le centre des quartiers et des villages où chacun s’y sentait chez soi. Aujourd’hui, ils sont devenus des fardeaux financiers pour les fabriques qui les administrent. Demain, ils sont appelés pour un bon nombre à changer de vocation, à être transformés ou à disparaître.


Le besoin de nous rassembler pour célébrer notre foi n’a pourtant pas disparu. L’Église avec un grand « E », peuple de Dieu, continue de répondre à l’appel du Bon berger qui connaît ses brebis. Nous ne serions pas les premiers dans l’histoire du salut à être exilés de nos temples. Et curieusement, dans ces temps de dépouillement, le peuple choisi s’est recentré sur l’essentiel de sa foi. L’Évangile de ce 4e dimanche nous présente le Christ comme la porte par laquelle nous sommes appelés à entrer et à sortir librement. Il dit être venu pour que nous ayons la vie en abondance. Pour cela, la première porte à ouvrir est probablement celle de nos cœurs qui est souvent fermée à double tour et ne laisse entrer que ce qui ne nous dérange pas.


Jésus n’a pas craint d’aller à la rencontre des laissés-pour-compte, de manger avec les pécheurs, d’ouvrir des portes qui semblaient barricadées. Si notre foi nous met à l’abri des personnes les plus vulnérables, c’est peut-être que nous n’entendons plus la voix de Celui qui nous appelle à être une Bonne nouvelle dans cette génération. Jn 10, 1-10



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