top of page

Nul ne peut servir "deux mètres"...

Bon. Je vous l'accorde, le titre traduit mon âge et mon statut de père comme diraient mes filles... N'empêche que réunir "servir" et "distance sociale" n'est pas si simple ces jours-ci. Parlez-en aux préposées qui oeuvrent dans les CHSLD et aux caissiers de nos épiceries. Alors qu'on se croise de plus en plus parce que la vie tente de reprendre son cours normal, il y a de nouveaux réflexes à acquérir: se dire bonjour de loin, résister à se serrer la main, éviter de se passer des objets, etc. C'est toute une nouvelle religion à laquelle il faut adhérer. Il faut faire confiance à la science qui nous parle de l'invisible comme l'Église elle-même n'ose plus tant en parler...


Nous croyons comme jamais. Nous obéissons comme jamais. Nous sommes devenus des croyants-pratiquants comme jamais car notre vie et celle de nos proches est en jeu. Et pourtant, il y a des réalités invisibles tout aussi menaçantes que ce satané virus dont le Christ lui-même est venu nous parler. Des mots tabous qu'on ne peut plus prononcer dans notre société bien émancipée d'une certaine grande noirceur: le mal et le péché.


Quand on observe ce qui vient de se produire chez nos voisins du sud, la haine et la violence avec laquelle des hommes traitent d'autres hommes, on peut penser que derrière le visible, il y a l'invisible: l'esprit du mal, l'esprit de domination. Quand on analyse ce qui se cache un peu derrière ces gestes, on se rend compte qu'il y a toute une histoire et tout un enchevêtrement de causes qui pointent vers une spirale du mal qui engendre le mal. Et trop souvent, le mal n'est lui-même qu'une réaction face à l'injustice qui perdure. Une injustice qui n'est jamais très loin d'une richesse égoïste qui se ferme devant l'indigence et la souffrance de l'autre.


L'Évangile nous rappelle que payer ses taxes et ses impôts, c'est rendre à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Mais faire sa juste part, c'est aussi contribuer à ce que l'injustice n'ait plus le dernier mot et que cessent la haine et la vengeance qu'elle génère. C'est combattre le mal par le bien.



Marc 12, 13-17

bottom of page