L'Église célèbre le 1er mai de chaque année la fête de Saint Joseph, travailleur. C'est une occasion de réfléchir sur le sens du travail des hommes et des femmes. En ces temps où cet aspect de notre vie est profondément chambardé, nous saisissons un peu mieux la valeur des efforts que tant de personnes déploient, jour après jour, au service des autres. Le travail est d'abord un service.
Le dernier concile a permis aux chrétiens et aux chrétiennes du monde entier de réaliser que le développement des connaissances qui nous permettent d'améliorer les conditions de vie des hommes et des femmes sont dans le dessein de Dieu. Mais il est facile de corrompre la finalité du travail en la subordonnant à la recherche de profits, en considérant les travailleurs et les travailleuses comme de simples moyens pour atteindre des fins purement mercantiles. La discrétion avec laquelle Joseph a accompli son travail est impressionnante. C'est triste qu'il faille une crise comme celle que nous traversons pour réaliser toute la charge des personnes qui prennent soin chaque jour des plus vulnérables, dans leur corps et dans leur âme. Nous réalisons que nous valorisons trop souvent certaines fonctions et certains postes et sous-estimons l'importance de tant de tâches accomplies dans le silence et dans l'ombre. Mais le Seigneur voit tous ces petits gestes qui passent inaperçus. «Ce que vous aurez fait aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous l'aurez fait.»
Quand on s'y arrête, on voit bien que tout ce que nous sommes est le résultat de ceux et de celles qui ont accompli tous ces efforts quotidiens, discrets; de tous les soins reçus gratuitement; de tous ceux et celles qui ont travaillé humblement pour nous offrir les conditions de vie dont nous bénéficions aujourd'hui. Personne ne se crée tout seul. Le «self-made-man» est une chimère.
Et si nous entrions dans ce mois de mai avec la reconnaissance au fond du coeur pour tout ce dévouement passé, présent et futur. Le mois de mai est le mois de Marie qui a joué un rôle si discret, mais si déterminant pour notre salut. Que Marie, que Joseph nous inspirent cet esprit de service qui donne tant de fécondité au travail.
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