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La bonne terre

Les derniers jours ont été fort chargés. La reprise des messes dominicales et des funérailles ont mobilisé toutes les ressources de notre paroisse et nous pouvons nous réjouir aujourd'hui que nos six églises puissent offrir au moins une messe chaque fin de semaine. J'ai le privilège d'être aux premières loges de la fourmilière de bénévoles qui se sont dédiés corps et âme à ces réouvertures. N'hésitez pas à leur témoigner votre reconnaissance quand vous les verrez à l'oeuvre. Ils sont indispensables pour cette reprise de nos liturgies.


L'Évangile du 15e dimanche nous propose la parabole du semeur et aborde subtilement notre rapport à la Parole de Dieu. Cette analogie nous aide à réaliser que Dieu répand sa Parole sans nous discriminer en fonction de l'accueil que nous lui faisons. C'est déjà un peu dérangeant et ça peut même nous paraître une sorte de gaspillage. On aime bien que nos efforts donnent des résultats concrets. Mais voilà, nous ne sommes pas Dieu. Nos efforts sont limités et c'est ainsi que l'on calcule nos bonnes actions. Dieu n'a aucune limite à aimer. Il ne perd rien à semer à tout vent. Il espère, discrètement, que les grains tomberont dans la bonne terre. Et, heureusement, cela se produit de temps à autre. On voit alors pousser les fleurs de l'engagement et du pardon, de l'entraide et de la générosité. On voit parfois se dresser des arbres immenses de bienveillance dans lesquels les oiseaux blessés ou affamés viennent se reposer.


À notre époque, il y a souvent plus de béton et d'asphalte que de terre cultivable. La patience du jardinier n'est pas la vertu la plus répandue de notre temps. Attendre que les semences portent des fruits nous semble d'un autre siècle quand il suffit de passer au supermarché pour remplir son panier. C'est peut-être cette impatience qui nous tient le plus à l'écart de la Parole de vie que le Seigneur nous adresse. Aller "perdre" une heure le dimanche à l'église, prendre un jour de repos par semaine, est quasi révolutionnaire. On oublie que les fruits et légumes que l'on "cueille" à l'épicerie ont requis beaucoup de temps et de soin avant qu'ils nous arrivent. Isaïe nous prévient que la Parole de Dieu "ne lui reviendra pas sans résultat, sans avoir accompli sa mission". Il suffit de creuser un petit sillon dans nos coeurs si distraits et si pressés pour l'observer.

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