Parler est le propre des êtres humains. Bien sûr, les animaux ont leur langage eux aussi, mais avouons que nous sommes sur ce point dans une classe à part. Nos paroles ont un pouvoir immense. Les mots peuvent édifier et ils peuvent détruire. Ils peuvent révéler des vérités d’une profondeur inouïe et ils peuvent aussi mentir et assassiner la confiance à jamais. Je me souviens des paroles d’un enseignant qui m’avait terriblement choqué adressées à une élève de ma classe : « Tu ne feras jamais rien de bon dans la vie! » À peine une dizaine de mots qui ont eu un effet épouvantable, à court terme heureusement. Cette jeune fille qui avait eu un mauvais résultat à son examen de physique est devenue pourtant juge à la cour supérieure…
« Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur », nous rappelle Jésus dans l’évangile de ce dimanche. Pour peu que l’on fréquente les réseaux sociaux, ce lien entre le trop plein du cœur et les paroles est assez évident. Est-ce à dire qu’il faudrait toujours taire sa douleur? Fermer les yeux sur toute injustice? Ne prononcer hypocritement que de belles paroles? Ce n’est certainement pas là où le Christ veut nous amener. Prendre conscience des mots que nous choisissons pour exprimer ce que nous portons, prendre le temps de nuancer nos propos et surtout d’accueillir l’expérience de l’autre sont des actes qui unissent plus qu’ils nous divisent.
Les paroles de Dieu sont porteuses de vie et de vérité. Elles sont libératrices et nous mettent en communion les uns avec les autres. Si nous pouvions emprunter le regard du Christ chaque fois que nous sommes tentés de juger les autres, nous changerions probablement une bonne partie des mots qui nous échappent. Derrière les mots, il y a toujours une intention. Quelle est la nôtre quand nous ouvrons la bouche? Lc 6, 39-45

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