Les moyens de communication de notre époque nous donnent accès à de l’information quasi instantanée en provenance des quatre coins de la planète. On ne réalise pas toujours à quel point ce qui entre sur nos écrans nous plonge dans une réalité qui nous aurait été complètement étrangère il y a quelques années à peine. C’est une très bonne chose de savoir que des milliers de personnes souffrent à l’autre bout du monde pendant que dans le confort de nos foyers, nous vivons dans la paix et dans l’abondance des ressources. Mais il y a aussi un revers à ce progrès et c’est le fait que nous ayons de plus en plus de difficultés à ne pas banaliser cette souffrance, à ne pas la confondre avec la fiction que nous consommons sur les mêmes écrans.
Les gens qui ont eu le privilège de visiter d’autres pays où le manque de ressources est criant ne sont plus les mêmes qu’avant leur départ. Mes enfants ont eu cette chance de participer à une expérience humanitaire en Haïti il y a quelques années et ils ont radicalement changé leur rapport à la consommation. Voir la souffrance de proche, la toucher, nous transforme. Cette proximité est quasi indispensable pour que nous puissions prendre la vraie mesure de la réalité. Plus proche de nous, il y a aussi tant de souffrances tues, camouflées, ignorées, qui donnent parfois lieu à des jugements sévères sur des gens que l’on côtoie. Comment prétendre aimer quelqu’un qu’on ne connaît pas?
Le Seigneur se présente à nous comme le berger qui connaît ses brebis et qui fera tout pour qu’aucune d’elles ne périsse. Dieu nous connaît mieux que nous nous connaissons nous-mêmes. Il a déjà pardonné toutes nos révoltes parce qu’il est proche de nous et connaît toutes nos blessures. N’est-ce pas extraordinaire de pouvoir compter sur quelqu’un qui nous aime aussi profondément? Jn 10, 27-30
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