La sainte paix

C’est peut-être l’effet des médias, mais il me semble qu’il y a de plus en plus de tensions dans le monde.  Je sais bien que les conflits entre les peuples sont de tout temps.  On se dispute des bouts de terrains avec des armes de plus en plus sophistiquées.  On s’en prend aux populations civiles sans scrupule aucun.  On confine des peuples entiers dans des déserts de misère comme s’il s’agissait d’objets sans âmes.  On assiste impuissants à ce spectacle dans nos salons comme un auditoire au cinéma.  On prie pour la paix dans le monde, mais y croit-on vraiment?

Comment rester en paix dans cet univers de bêtise humaine?  Et de quelle paix s’agit-il?  « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. »  Sans doute que Jésus n’a pas voulu dire qu’après son départ de cette terre, tous les conflits seraient résolus.  Sans quoi, ses paroles ne seraient qu’une rêvasserie de plus.  La paix dont il est question dans les textes de ce sixième dimanche de Pâques est probablement d’une autre nature.  Il ne s’agit pas d’une paix qui serait une indifférence ou une insensibilité totale à la misère de l’autre.  Encore moins d’une paix qui nous replierait sur nous-mêmes et qui nierait le mal qui afflige tant d’hommes et de femmes de notre temps.

Cette paix vient de l’Esprit-Saint et n’a rien à voir avec l’immobilité qu’on peut s’imaginer.  Quand Jésus se présente à ses apôtres après la résurrection et qu’il leur adresse cette salutation : « La paix soit avec vous », il les envoie annoncer la victoire sur le mal et sur la mort au monde entier.  Cette paix est l’assurance que Dieu les précède dans cette mission et qu’il sera là pour les soutenir dans toutes les difficultés qui se présenteront.  Laissons-nous envahir de cette paix du Christ qui nous envoie aux périphéries annoncer la Bonne nouvelle de la résurrection!  Jn 14, 23-29