Je connais peu de gens qui aiment faire du ménage. J’en connais beaucoup plus qui aiment vivre dans un endroit propre et salubre. Il y des nettoyages plus superficiels et d’autres plus en profondeur. Il arrive, même qu’au fil du temps, on finisse par s’habituer à vivre dans des lieux qui se sont délabrés ou dans lesquels nous avons accumulé bien des objets inutiles. Ce constat peut sans doute être fait aussi pour notre vie spirituelle. Nos cœurs s’encombrent de toutes sortes de pensées et de jugements au fil du temps sans trop que nous nous en rendions compte. On finit par les intégrer comme si elles avaient toujours été là. Nous avons une propension importante à nous adapter au mal qui nous habite. Au point qu’il nous faut parfois des événements forts pour mettre en lumière ce qui ne va pas.
Le Seigneur le sait. Il sait très bien que nous pouvons détourner ses plans et instrumentaliser les grâces qu’il nous donne pour nous glorifier nous-mêmes égoïstement. L’évangile de ce troisième dimanche du Carême attire notre attention sur cette question : notre cœur serait-il trop encombré pour aimer en vérité comme le Christ nous y appelle? Dans quelle disposition venons-nous le rencontrer dans nos églises? Avec un cœur ouvert à ce qu’il a à nous dire ou pour faire du commerce avec Dieu en exigeant de Lui qu’il règle nos problèmes en échange de cette petite visite hebdomadaire à son temple?
Le Seigneur nous précède sur cette route qui nous mène à Pâques. Il veut alléger notre baluchon, faire le ménage de tout ce qui alourdit notre montée, nous aider à lâcher du lest pour mieux accueillir ce qu’il a à nous offrir. Jn 2, 13-25
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