Nous sommes peu habitués à parler de tempête en plein mois d’août. En décembre, passe encore. En Amérique du sud, sur la côte est américaine, il y a bien quelques ouragans qui se déchaînent de temps à autres, mais plus au nord, ici, nous n’avons que les effets très dilués de ces phénomènes météorologiques. Quand de rares bourrasques brisent quelques branches et causent une panne, nous sommes néanmoins plutôt désemparés. Se retrouver d’un seul coup dans l’obscurité nous effraie. On craint ce que l’on ne voit pas.
Et Dieu, on le craint beaucoup pour la même raison. Pour toutes sortes de raisons, on se l’imagine sévère, accusateur, vengeur. On se l’est représenté longtemps assis sur un nuage, lançant des éclairs ou faisant résonner la foudre sur les impies. Pas étonnant qu’on ne l’ait pas reconnu tout de suite lorsqu’il s’est présenté à nous dans le corps inoffensif d’un poupon ou d’un homme cloué sur une croix et réduit à l’impuissance la plus totale. Pour les chrétiens, l’image la plus juste de Dieu est Jésus. Jésus, c’est Dieu qui se laisse apprivoiser, qui avance vers nous en marchant dans nos nuits, sur la mort, pour que nous n’en n’ayons plus peur.
Aujourd’hui, on essaie de vaincre ses peurs de bien des façons. Les sports extrêmes sont un bon exemple. On affronte la mort dans une témérité qui va parfois même jusqu’à l’extase. Peut-être parce qu’on n’a pas encore compris que nous sommes créés pour l’éternité.
La peur, c’est tout le contraire de la foi.Nos premiers parents ont expérimenté cette peur dès qu’ils se sont mis à douter de l’amour de leur créateur et ils nous l’ont transmise.C’est précisément cette faute que le Christ est venu corriger en nous révélant une tout autre image du Père. Et si Dieu se manifestait aussi dans la brise légère…
Mt 14, 22-33
Comments