On a un peu perdu le sens du sacré à notre époque. On parle d'une désacralisation de notre monde comme un phénomène sociologique qui a marqué la deuxième moitié du XXe siècle en occident. Cela se traduit souvent par une banalisation des choses autrefois considérées comme importantes et précieuses. Comme si nous les prenions désormais pour acquises. D'autres vont plus loin et les méprisent, leur manquent carrément de respect. Fêter le coeur de Jésus, le considérer comme "sacré", c'est donc réaliser son importance. Le coeur est un symbole fort de l'amour. C'est cet amour pas ordinaire qui est ici mis en évidence.
Mais on peut se demander pourquoi cette fête, autrefois hautement célébrée, est passée aujourd'hui quasi sous silence. Sommes-nous réellement conscients de la dimension de l'amour du Christ pour chacun de nous? Savons-nous à quel point il désire notre bonheur? Connaissons-nous le prix de cet amour?
Connaissez-vous l'histoire du père Maximilien Kolbe? Ce récit peut nous aider à mieux saisir ce que signifie donner sa vie par amour. En juillet 1941, suite à une évasion dans un camp de concentration, dix hommes sont choisis pour mourir de faim et de soif en représailles, parmi lesquels Franciszek (François) Gajowniczek, 40 ans, sergent de l’armée polonaise, marié et père de famille. Le plus terrible est que l’homme recherché ne s’était pas évadé : il est retrouvé par la suite noyé dans les latrines du camp… Franciszek pleure pour sa femme et ses enfants :« Que vont-ils devenir ? »Maximilien, qui a entendu ce cri déchirant, s’offre librement au martyre en disant :« Je suis prêtre catholique polonais, je suis vieux, je veux prendre sa place parce qu’il a femme et enfants. »Il réalise ainsi cette parole de Jésus :« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis »(Jean XV, 13). Stupéfaits, les nazis acceptent pourtant cet incroyable échange. Les dix condamnés entrent nus dans le bunker de la mort. Pendant la longue agonie, qui dure trois semaines, le franciscain soutient l’espérance de ses camarades. Étonnés, les soldats entendent chaque jour des prières et des chants. Seul survivant, c’est en homme de prière qu’il va mourir, tendant son bras au bourreau pour une injection mortelle de phénol. Un employé du bunker témoignera que son visage était rayonnant et que de son corps irradiait une lumière. C’est ainsi que Marie accueillit son enfant le 14 août 1941, veille de son Assomption. Son corps fut brûlé au four crématoire le lendemain. (source Wikipedia)
Nous ne réalisons pas vraiment à quel point le mort et la résurrection du Christ nous ont libérés du pouvoir du mal sur nos vies. Innocent, Jésus a pris ta place et la mienne alors que nous étions condamnés. Si quelqu'un a déjà pris sur lui, ne serait-ce qu'une seule fois, les conséquences de tes bêtises, tu comprends bien que cette personne a acquis une valeur inestimable à tes yeux. C'est de cet amour-là dont le coeur de Jésus est rempli.
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