À la lecture d’un roman historique racontant la vie des gens au début du 19e siècle, j’ai réalisé les conditions inimaginables dans lesquelles la médecine devait procéder pour guérir les malades. Le récit d’une amputation sans anesthésie m’a particulièrement bouleversé. C’est difficile dans le contexte de notre monde aujourd’hui, si bien pourvu en moyens technologiques, d’imaginer que la souffrance physique ait pu faire partie à ce point du quotidien des hommes et des femmes durant toutes ces années. En fait, tant qu’on n’a pas souffert soi-même, ce n’est pas si facile de se mettre vraiment à la place des autres qui ont à traverser des épreuves. Et nous savons bien aujourd’hui que la douleur que nous pouvons ressentir réfère à un mal plus complexe et plus profond. La guérison ne consiste donc pas seulement à éliminer le signal de la douleur, mais à soigner sa cause profonde.
Le Christ a fait beaucoup de guérisons impressionnantes à une époque où les moyens de guérir étaient beaucoup plus rudimentaires qu’ils ne le sont de nos jours. Mais ce n’était pas sa mission première. Ces guérisons ne faisaient que confirmer qu’il était envoyé par Dieu pour une libération beaucoup plus profonde, pour lutter contre un mal beaucoup plus dommageable. En épousant nos propres souffrances, il s’est fait solidaire de notre vulnérabilité. En mourant sur la croix, il a arrêté dans sa chair le cycle de haine et de tout mal qui génère le mal à son tour.
Quand nous souffrons dans notre chair, le Christ compatit avec nous. Quand nous subissons l’injustice, la violence, le mépris, Jésus est avec nous pour porter ces croix qui nous accablent et nous montrer le chemin vers la résurrection. Prions pour que, dans chaque moment de souffrance, nous puissions ressentir cette présence compatissante du Christ qui a vaincu la mort. Mc 1, 29-39
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