On estime à 5% du territoire québécois sa superficie cultivable. On peut soupçonner que cet espace n’a cessé de diminuer au cours des dernières années. Pas étonnant que l’on importe pratiquement la moitié de nos aliments d’ailleurs et qu’une bonne partie de la population ignore comment les aliments sont produits et transformés jusque dans nos assiettes. Utiliser des métaphores agricoles pour parler de la foi est de plus en plus risqué dans notre monde urbanisé et industrialisé. Mais pour peu qu’on décroche de nos écrans et qu’on s’éloigne un peu des hectares d’asphalte et de béton de nos villes, il est possible de comprendre que notre existence même dépend de milliers de petits miracles qui se produisent en continu dans la nature. Des plantes croissent et donnent des fruits après un long processus qui est de plus en plus compromis par nos besoins de consommation effrénés et de confort.
Il y a de la bonne terre et malheureusement aussi de la moins bonne. Il y a des conditions favorables à la croissance des végétaux dont on se nourrit et des conditions périlleuses. Les feux de forêts et les inondations que nous subissons de plus en plus fréquemment nous le rappellent : la terre est vivante et fragile tout comme nous.
L’évangile de ce dimanche nous parle des conditions nécessaires pour que la Parole de Dieu puisse faire son œuvre en nous. N’est-ce pas le cas pour n’importe quelle parole? Aujourd’hui, le verbiage est devenu un bruit de fond et pour se faire entendre, il faut hurler ou évoquer des drames de plus en plus sordides. Qui prend le temps d’écouter, de s’attarder, d’analyser, de comprendre? Les images et les mots se succèdent sans qu’on y prête trop attention. La réalité se confond de plus en plus avec la fiction. La vérité avec le mensonge. Les cours sont de plus en plus courts. On doit emballer les expositions d’œuvres d’artistes avec des effets technologiques de plus en plus sophistiqués pour attirer de nouveaux visiteurs dans les musées. Et si ce Jésus, venu au monde il y a deux millénaires, avait encore quelque chose d’important à nous dire? L’entendrait-on encore? Mt 13, 1-23
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