On a l’habitude de se plaindre de la mauvaise qualité de notre réseau routier au Québec. Remarquez qu’on se plaint tout autant d’être ralentis dans nos trajets par des travaux de réparations de la chaussée ou des ponceaux. Et quand l’hiver se pointe en plus, s’ajoutent la neige et la glace, les garages débordés au moment de changer les pneus, les camions trop nombreux sur les routes, le prix de l’essence, etc. Et il semble que les signaleurs de chantiers routiers seraient de plus en plus nombreux à subir des accidents causés par l’imprudence ou par l’impatience de certains conducteurs. Remplir les nids de poule et réparer les routes n’est certainement pas un travail inutile, si risqué soit-il.
C’est tout aussi vrai dans le domaine de la foi. Pour rencontrer Jésus-Christ en 2023, il faut sans doute le voir agir concrètement dans la vie de ceux et celles qui l’ont rencontré personnellement. Les chemins par lesquels le Christ peut rejoindre les lointains, ceux et celles qui doutent, prennent la forme de personnes concrètes à travers lesquelles le visage du Christ se révèle. Aplanir ses chemins, comme nous invite à le faire le prophète Isaïe, c’est sans doute rendre cette trajectoire plus fluide en adoptant l’attitude du Christ lui-même. Aller vers l’autre dans sa détresse, témoigner sans triomphalisme de la joie d’avoir été soi-même la brebis prise sur les épaules du berger, voilà deux des pistes les plus sûres sur lesquelles le cadeau de la foi peut atterrir.
Il y a des routes de foi brisées à reconstruire et bien des ponts à réparer. Mais même sur les sentiers les plus rocailleux, quand on marche à deux, le trajet est moins pénible. Hâter l’avènement du jour de Dieu, comme nous y invite l’apôtre Paul, c’est peut-être accepter de rejoindre d’abord ceux et celles qui peinent sur les chemins les plus difficiles de la vie avec l'aide de l'Esprit-Saint. Mc 1, 1-8
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