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Apprendre à recevoir pour mieux donner

Quand novembre se pointe, bien des organismes tentent de nous sensibiliser aux besoins des plus démunis de notre société.  Cette sollicitation se poursuit habituellement jusqu’à Noël pour des causes toutes plus urgentes les unes que les autres.  Je ne sais pas comment votre conscience supporte la vue de toutes ces mains tendues.  Pour ma part, j’avoue que j’y arrive plutôt mal.  Il y a tant de pages de l’évangile qui dénoncent l’égoïsme et l’avarice qu’on a fini par se fabriquer son évangile parallèle avec plein de petites pensées apaisantes comme celle-ci : « charité bien ordonnée commence par soi-même »; « aide-toi et le ciel t’aidera ».


En ce dimanche, l’Église nous présente deux veuves qui ne semblent pas se soucier beaucoup de la part qui leur restera après avoir pratiquement tout donné.  Peut-être avaient-elles expérimenté déjà un phénomène un peu tabou aujourd’hui qui s’appelle la providence divine.  C’est une expérience de foi qui était pourtant très familière à la plupart de nos ancêtres.  De nos jours, on préfère compter sur ses propres forces, être autonome et ne dépendre de personne, encore moins d’un Dieu dont on ne peut pas vraiment s’assurer qu’il a bien saisi ce qu’on lui demande…


La charité est une vertu qu’on dit théologale, c’est-à-dire qu’elle nous est donnée comme une grâce, à l’instar de la foi et de l’espérance.  Dans tous les cas, il semble bien que le plus grand obstacle pour accueillir de tels présents soit notre propre suffisance.  Dans la prière que Jésus nous a laissée, nous lui demandons « notre pain de ce jour ».  La mesure de notre don serait-elle plus liée qu’on le pense à notre aptitude à recevoir d'abord les dons de notre Père du ciel? Mc 12, 38-44



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